mardi 28 février 2012

"Le coeur, patrimoine de l'humanité"


"Le coeur, patrimoine de l'humanité"
Marc Vella


"C'est très important d'apprendre à être tendre avec soi-même, à être vraiment dans cette compassion avec soi qui va aussi engendrer la compassion avec l'autre. On est là pour vivre, on est là pour essayer d'étreindre l'immense de la vie. La vie, c'est très court. Est-ce que je dois la vivre agrippé à mon piédestal, à mes petites victoires, à mes petits calculs souvent mesquins et dérisoires ou est ce que, au contraire, je vais lâcher pour m'émerveiller, pour découvrir le fragile, le vulnérable, le mystère que sont les autres ? parce qu'on apprend tellement des autres ... " Marc Vella





samedi 18 février 2012

Oui un autre monde est possible, et il est déjà là !


Au Rajasthan, en Inde, une école hors du commun forme hommes et femmes venant de milieux ruraux - illettrés pour la plupart - pour devenir ingénieurs en énergie solaire, artisans, dentistes et docteurs dans leur propre villages. Elle s'appelle l'Université des Va-nu-pieds, et son fondateur, Bunker Roy, nous explique comment elle fonctionne.




Ici, c'est l'éducation qui entre dans l'éco-système du village, elle s'installe au coeur de la vie des êtres, tissant une intelligence globale qui respecte l'organisation du village. 

Quel défi magnifique pour les repères occidentaux sur l'éducation, 
osons entrer dans des "remères" !


"D'abord, ils vous ignorent, puis ils se moquent de vous. 
Ensuite, ils vous combattent, et alors vous gagnez".
Mahatma Gandhi






Choisissons des mots qui nous relient : "Ne m'appelle pas étranger !"




Ne m'appelle pas étranger
parce que je suis né en terre lointaine, 
ou parce que le pays d'où je viens
porte un autre nom.

Ne m'appelle pas étranger
parce qu'un sein étranger m'a nourri
ou parce que les histoires de mon enfance
étaient racontées dans une langue qui t'es inconnue.

Ne m'appelle pas étranger
parce que l'amour d'une mère
nous apporte à tous la même lumière.
Dans leurs chants et leurs caresses,
proches de leur coeur,
elles nous imaginent comme des êtres égaux.

Ne m'appelle pas étranger
Ne pense pas d'où je viens.
Il est préférable de penser à notre destin commun
et voir où le temps nous guide.

Ne m'appelle pas étranger.
Ton blé est comme le mien
et tes mains comme les miennes !
Et la faim, jamais vaincue, s'abat partout,
continuellement sans choisir ses victimes.

Ne m'appelle pas étranger
parce que ta route m'a attiré
et parce que je suis né dans un autre pays, 
parce que j'ai connu d'autres océans
et appareillé à d'autres ports.
Mais les mouchoirs voletant
pour se dire adieu sont les mêmes,
comme sont identiques les yeux humides de larmes
de ceux que nous laissons.
Les prières et l'amour de ceux
qui espèrent notre retour sont les mêmes.

Ne m'appelle pas étranger.
Tous, nous pleurons avec la même voix
et partageons la même fatigue,
que nous traînons derrière nous
depuis le commencement des temps.
Quand les frontières n'existaient pas encore,
bien avant l'existence de ceux qui divisent et tuent,
de ceux qui vendent nos rêves
et qui auraient, un jour, inventé la parole "étranger".

Ne m'appelle pas étranger.
C'est un mot triste, un mot froid qui évoque l'exil.

Ne m'appelle pas étranger.
Regarde ton fils courir avec le mien,
main dans la main, jusqu'au bout du chemin.

Ne m'appelle pas étranger
parce qu'ils ne comprennent rien à la langue,
aux frontières, aux drapeaux.
Regarde-les dans le ciel :
une seule colombe les emporte
unis dans un vol unique.

Ne m'appelle pas étranger.
Regarde-moi dans les yeux, 
outre la haine, l'égoïsme et la peur
et tu verras que, moi aussi,
je suis un être humain.

Je ne peux pas être un étranger.


Chanson écrite par Rafael Amor, chanteur Uruguayen
Titre original : "No me llames estranjero"








jeudi 16 février 2012

La fleur de lotus en émergence



"La fleur de lotus reste totalement pure quel que soit le limon dont elle est issue"
(Zhou Dunyi)




Le déploiement des pétales du lotus suggère l'épanouissement de l'âme. L'émergence de sa pure beauté à partir de ses origines boueuses représente une promesse spirituelle bienveillante.

Nous sommes tous porteurs de cette fleur de lotus, elle prend racine dans notre passé, au coeur de nos douleurs et de nos souffrances en résilience. 

Elle est la fleur d'un talent particulier à naître, c'est notre art, rendons-le visible et offrons-le au monde !






mercredi 8 février 2012

Prendre soin de l'Être


Créer de la beauté en soi, autour de soi et dans le monde, c'est prendre soin de l'Être.



"Le mot "thérapeutès" en grec, signifie d'abord soigner, prendre soin. Le Thérapeute ne guérit pas, il soigne. C'est la nature qui guérit, c'est la Vie qui guérit.

Le rôle du Thérapeute est de créer, ou de permettre les meilleures conditions pour que la guérison puisse advenir. Le Thérapeute ne guérit pas mais il crée le lieu, le milieu, l'atmosphère, les conditions favorables pour que la guérison ait lieu.

Le Médecin, au sens majuscule du terme, c'est la Nature, et le Thérapeute est là pour collaborer avec elle. Le Thérapeute ne guérit pas, "il prend soin".

Prendre soin de l'être - Jean-Yves Leloup



dimanche 5 février 2012

Participer à l'oeuvre collective en reliant cerveau et coeur


Un précédent blog vous présentait "SPIRA MIRABILIS", cet orchestre de 51 musiciens qui jouent sans chef. Sans aller plus loin, je vous invite à écouter et regarder attentivement cette vidéo et de noter ce que vous observez quand le chef d'orchestre est "absent".



Avez-vous observé des différences ?
Sentez-vous qu'un autre mouvement, un autre esprit est à l'oeuvre ?

Ce groupe de musiciens est à la recherche d'une troisième voie dans laquelle tous les musiciens créent une idée musicale unifiée. Pour rappel, voici leur "table de lois" ou commandements artistiques :

1. jouer sans chef
2. étudier les instruments d'époque
3. prendre des risques
4. ne jouer qu'une fois qu'une seule oeuvre
5. faire du concert une expérience participative

Prenons cette métaphore pour avancer sur la question de notre capacité à oeuvrer collectivement.

Spira Mirabilis évoque : "la raison pour laquelle nous prenons le temps de façonner et de travailler sur  cette "pensée collective", c'est que nous pensons qu'il est digne d'écouter quelque chose qui est le produit des CERVEAUX et des COEURS au travail, par opposition à la pensée d'une seule personne menant un groupe de musiciens.

Cette idée nécessite un engagement individuel et collectif pour aller vers une oeuvre commune qui existe certes, sur la partition, mais qui se joue au-delà, dans une zone non explorée. Cela demande du courage pour entrer dans un choeur non guidé par un chef d'orchestre, vécu comme "l'esprit" et le tempo du groupe, qui saurait et sentirait ce qui est juste pour l'ensemble.

Si tel un artiste, chaque acteur d'un collectif, entre dans sa totalité, cerveau, coeur et corps. Si chacun, pour exercer son action va au-delà de sa compétence "connue" et entre dans sa sensibilité, son écoute et son ouverture à l'autre et à l'ensemble. A cet instant, le groupe franchit un espace, il devient pleinement vivant et l'ego se range au bénéfice de la création et de l'oeuvre.

Les musiciens de "Spira Mirabilis" partagent leur expérience par ces mots : nous sommes "le morceau d'un grand puzzle, comme une image de nous à un certain stade de notre maturation et de croissance. Partager cette image, c'est partager notre vision : être musiciens dans la manière la plus engagée et passionnée".

Avez-vous observé la vidéo ci-dessus ? l'élan vital de chaque musicien, les corps qui bougent, les yeux qui observent, l'écoute individuelle et globale ?

Le besoin :
- connaître son talent d'artiste 
- oser sortir du connu pour entrer dans l'inconnu
- une attention et une écoute des autres
- un réajustement dans l'instant pour être ensemble
- une adaptabilité hors ego pour jouer l'oeuvre du collectif 

Le cadeau :
- une stimulation du vivant qui expérimente la nouveauté
- une croissance continue de chaque artiste sur tous les plans de l'être
- une inspiration autorisée et en mouvement
- une expérience de groupe hautement démocratique
- la joie d'être au service d'un projet novateur et collectif

C'est la voie du coeur reliée à la pensée. Ici, la conscience du groupe est vécue au bénéfice du projet. Le chemin parcouru ensemble devient l'essentiel, le concert est le cadeau offert, il n'est pas l'objectif à atteindre. C'est un renversement ...


"Nous ne sommes pas un orchestre, nous sommes un projet, 
c'est le processus d'apprentissage qui compte, le concert n'est qu'un bonus."


La spirale logarithmique fut souvent utilisée par l'homme, notamment dans les constructions architecturales, tels certains clochers, jardins, paysages, allées de châteaux ou belvédères, 
dans lesquels la forme en ouverture confère à l'édifice une dimension d'infini.



Ces musiciens partagent avec le public les raisons pour lesquelles ce groupe existe, sa raison d'être. Et en les partageant, il est ouvert et il reçoit le public, lui-même impliqué comme partie active de son expérience.

C'est le moment où l'artiste entre dans un autre niveau d'écoute, il entre dans le choeur et son coeur s'ouvre, il devient l'orchestre, il devient l'ensemble. Dans le coeur humain existe le tempo, le rythme et l'équilibre du donner et du recevoir. En ouvrant cet espace, le groupe de musiciens entre dans la conscience organique où chaque cellule n'est pas plus importante que l'ensemble, elle l'est autant que le violon est indispensable à son archet pour créer.

A ce niveau, une autre réalité apparaît, le chef d'orchestre est un élément subtil à l'intérieur de chacun, il n'a plus besoin d'être à l'extérieur, il est intégré en chacun. C'est l'équilibre et la sagesse innée qui réside en chaque être. Elle est à retrouver, à laisser émerger ...

Ici la critique n'a plus sa place, l'encouragement et l'enthousiasme l'ont remplacée. C'est un monde nouveau, celui de l'artiste inter-indépendant, la forme est dépassée, l'ego n'est plus que l'instrument au service de la musique.

Nous quittons la cacophonie et passons à la symphonie, à l'écoute globale. 

Et si nous expérimentions ce chemin dans les collectifs, les groupes et les organisations ?

L'idée n'est pas de changer le monde, c'est déjà de changer son monde intérieur, le décloisonner et expérimenter ce mouvement d'ouverture, d'accueil, cette qualité d'écoute à l'autre, au sein du groupe dans lequel nous sommes investis, qu'il soit familial, associatif, organisationnel et/ou citoyen.

Quitter la monotonie et l'uniformité de ce que nous "savons déjà" pour oser l'ouverture vers des communautés vivantes qui s'ouvrent à explorer d'autres voies. Soyons conscients que le risque est de rester coincé dans le passage d'un paradigme à l'autre. De stagner au milieu du gué, ou régresser vers l'individuel gêné par une cacophonie ou chacun fait ce qui lui semble bon, sans écouter l'ensemble. Ou encore, celui de créer de nombreux îlots qui ne communiquent pas, font la même chose sous un autre nom, si les égos restent trop prégnants.

Il s'agira donc de s'éveiller à la conscience d'inter-indépendance pour découvrir peu à peu que la conscience individuelle nous a coupé du collectif. En effet, cette dernière est l'art de se couper des autres et de la nature. Ce n'est pas parce que la personne a compris ce qu'est la conscience de groupe qu'elle adopte un comportement de groupe, nous le voyons tous les jours dans nos expériences collectives. En effet, il est nécessaire de passer le barrage de l'individuel afin de quitter le conflit conscient ou inconscient entre le projet d'ensemble et le projet individuel.

Il nous faut donc un troisième niveau de vision pour nous impliquer plus profondément et lâcher l'ego individuel.

Otto Scharmer, dans son livre "Théorie U" qui vient de sortir en français, nous partage que "c'est par une connexion profonde avec des valeurs et un projet qui les met en action, que l'individu renonce à l'ego pour consentir au collectif. Si "l'appel" ne retentit pas d'un esprit et d'un coeur ouvert, l'engagement tourne facilement à l'obsession et le processus de création se pervertit en volontarisme" avec tous les eccueils que nous connaissons de l'activisme social.

Il nomme ce passage : "de l'égologie à l'écologie"


L'idée force est ici que ce leadership(*) - esprit, coeur et volonté ouvertes - apparaît quand les gens s'accordent en profondeur avec qui ils sont réellement (l'artiste et son instrument) et qu'ils reconnaissent leur responsabilité dans le processus de création (le projet musical) de ce qui compte le plus pour eux, aujourd'hui et à l'avenir (le chemin de croissance infini).

Il ajoute : "Quand les groupes commencent à fonctionner à partir d'un réel potentiel d'avenir, ils accèdent à un autre champ social que celui dont ils ont l'habitude. Cela se manifeste par un changement qualitatif dans la pensée, le dialogue et l'agir collectif. Lorsque ce changement advient, les personnes se connectent à une source de créativité et de connaissances plus profondes et vont au-delà des schémas du passé. Elles accèdent à leur réelle capacité, au potentiel de leur moi authentique. Apparaît alors une transformation du champ social, et l'ensemble des connexions grâce auxquelles les acteurs d'un système donné entrent en relation, dialoguent, pensent et agissent, se trouve transformé."

Comment réussir dans nos groupes qu'un ensemble de solistes se fondent suffisamment pour jouer ensemble ?

C'est le défi passionnant des mois et des années à venir ...

(*) Notons que "leader" signifie ici : tous ceux et celles qui s'engagent à créer du changement et à modeler leur avenir, quelque soit le poste, la fonction qu'ils et qu'elles occupent.





"Le chemin de l'espérance" avec Edgar Morin




Edgar Morin est l'invité de Frédéric Lenoir à l'émission : "Les Racines du Ciel" du  5/02/2012. 
Il partage sur le livre écrit avec Stéphane Hessel : "Le chemin de l'espérance" Paru chez Fayard en 2011.





Il n'y a pas d'un côté l'utopie et de l'autre le réalisme.
Il faut s'adapter au réel pour le transformer et ainsi lier la réalité et l'utopie.
Edgar Morin


jeudi 2 février 2012

L'envol !





Se mettre en route,
C'est quitter l'immobilisme qui nous fige,
C'est entrer en mouvement et mobiliser toutes les énergies, 
Celles du corps et celles du coeur,
Pour tendre vers un même but.

Se mettre en route,
C'est créer l'harmonie entre les yeux et le regard,
Entre l'oreille et le son, entre les lèvres et la parole.
C'est passer de la nuit à la lumière.
Se mettre en route, c'est choisir une direction
Et c'est partir ensemble afin de vivre,
De vivre les retrouvailles, de vivre la rencontre.

Se mettre en route,
C'est ne plus être seul,
Car c'est tout un peuple qui se met en mouvement,
C'est tout un peuple qui se met en marche,
C'est tout un peuple qui est en espérance,
En attente d'une promesse inouïe.

Se mettre en route,
C'est notre affaire.
Il y va de notre vie, de notre avenir.
Oui se mettre en route,
C'est vraiment l'histoire d'un peuple.

Christiane Singer.




Faites de la Terre le plus bel espace du Ciel !


Renversement ... 
Et si nous choisissions de faire de la terre le plus bel espace du ciel ?



Réalisateur Angelin Preljocaj, interprété par Benjamin Millepied et Virginie Caussin. 
Photographie Stéphane Fontaine et Angelin Preljocaj. 
Chorégraphie inspirée du ballet "Le Parc" conçu par Angelin Preljocaj. 
Musique Adagio du concerto pour piano n° 23 de Mozart.