samedi 18 février 2012

Choisissons des mots qui nous relient : "Ne m'appelle pas étranger !"




Ne m'appelle pas étranger
parce que je suis né en terre lointaine, 
ou parce que le pays d'où je viens
porte un autre nom.

Ne m'appelle pas étranger
parce qu'un sein étranger m'a nourri
ou parce que les histoires de mon enfance
étaient racontées dans une langue qui t'es inconnue.

Ne m'appelle pas étranger
parce que l'amour d'une mère
nous apporte à tous la même lumière.
Dans leurs chants et leurs caresses,
proches de leur coeur,
elles nous imaginent comme des êtres égaux.

Ne m'appelle pas étranger
Ne pense pas d'où je viens.
Il est préférable de penser à notre destin commun
et voir où le temps nous guide.

Ne m'appelle pas étranger.
Ton blé est comme le mien
et tes mains comme les miennes !
Et la faim, jamais vaincue, s'abat partout,
continuellement sans choisir ses victimes.

Ne m'appelle pas étranger
parce que ta route m'a attiré
et parce que je suis né dans un autre pays, 
parce que j'ai connu d'autres océans
et appareillé à d'autres ports.
Mais les mouchoirs voletant
pour se dire adieu sont les mêmes,
comme sont identiques les yeux humides de larmes
de ceux que nous laissons.
Les prières et l'amour de ceux
qui espèrent notre retour sont les mêmes.

Ne m'appelle pas étranger.
Tous, nous pleurons avec la même voix
et partageons la même fatigue,
que nous traînons derrière nous
depuis le commencement des temps.
Quand les frontières n'existaient pas encore,
bien avant l'existence de ceux qui divisent et tuent,
de ceux qui vendent nos rêves
et qui auraient, un jour, inventé la parole "étranger".

Ne m'appelle pas étranger.
C'est un mot triste, un mot froid qui évoque l'exil.

Ne m'appelle pas étranger.
Regarde ton fils courir avec le mien,
main dans la main, jusqu'au bout du chemin.

Ne m'appelle pas étranger
parce qu'ils ne comprennent rien à la langue,
aux frontières, aux drapeaux.
Regarde-les dans le ciel :
une seule colombe les emporte
unis dans un vol unique.

Ne m'appelle pas étranger.
Regarde-moi dans les yeux, 
outre la haine, l'égoïsme et la peur
et tu verras que, moi aussi,
je suis un être humain.

Je ne peux pas être un étranger.


Chanson écrite par Rafael Amor, chanteur Uruguayen
Titre original : "No me llames estranjero"








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