mercredi 12 octobre 2011

Il n'est rien de plus puissant qu'une idée dont l'heure a sonné

Cette phrase de Victor Hugo va et vient comme un souffle dans mes oreilles ...

Vous connaissez certainement l'histoire du centième singe ?

Cette histoire et le sens qui en émerge, forment aujourd'hui un récit allégorique, fondé sur la théorie des champs morphiques du biologiste Rupert Sheldrake : celle-ci stipule qu'un changement intervient dans le comportement d'une espèce dès l'instant qu'une masse critique - le nombre exact requis d'individus de cette espèce - est atteinte. A ce stade, les habitudes ou comportements de toute l'espèce se modifient.

Le "centième singe", c'est le singe anonyme dont on suppose qu'il a fait pencher la balance de toute l'espèce, celui dont le changement de comportement signifiait que dorénavant tous les singes se mettrait à fonctionner différemment.

L'allégorie du centième singe véhicule l'espoir que dès l'instant où un nombre critique a changé de comportement ou d'attitude, la société change à son tour.

Ce qui paraît impensable est un jour réalisé par une personne, puis par de nombreuses autres ; et sitôt qu'un seuil critique d'individus a effectué ce changement, il se généralise à tout le monde : c'est désormais ce que chacun fait, c'est ainsi qu'on se comporte à dater de ce jour, en tant qu'êtres humains.




Il faut donc bien que quelqu'un soit le trentième, le cinquantième ou le quatre-vingt-dix neuvième singe, avant qu'il n'y ait un centième singe ; et personne ne sait si nous sommes tout proche ou encore loin de ce singe-là, jusqu'à ce que soudain, ça y est, on y soit parvenu !.

Pour que la culture humaine change - pour qu'il y ait un centième singe - il faut un équivalent humain à Imo et à ses amis. Si l'on veut que le système patriarcal soit équilibré par la sagacité et la compassion que l'on associe aux aspects féminins de l'humanité, et par la sagesse et le lien au vivant et à la planète, c'est par un processus analogue au centième singe que l'on y parviendra.

Je crois que cela arrivera le jour où il y aura suffisamment de cercles inspirés du féminin : un cercle est par essence non hiérarchique, c'est à cela que ressemble l'égalité. C'est ainsi que se comporte une culture qui écoute tous ses membres et apprend quelque chose de chacun d'eux. 

Ainsi, pour les nations autochtones, le cercle constitue une approche globale de la compréhension de la vie et des êtres vivants. En vertu de cette approche circulaire, tout ce qui existe dans l'univers est redevable à une divinité suprême qui est à l'origine de la création et qui a engendré le mouvement circulaire de la vie. Dans le cercle, tous les éléments de la création, soit les humains, les animaux, les plantes, l'air, le feu, l'eau, la terre, les étoiles etc ... forment un tout indivisible. Il n'existe aucune suprématie d'un élément sur un autre. Tous sont sur un même pied et créé un tissage infini de relations de tous ces éléments égalitaires.

Dans la pensée circulaire, la recherche de l'équilibre et le maintien de l'harmonie deviennent des préoccupations de tous les instants qui orientent et conditionnent la vie et les actions de tous.
Tout doit être mis en oeuvre pour atteindre et conserver cet équilibre, car la survie et le bien-être de chacun en dépendent. Chacun est moralement responsable de l'autre et de son bien-être. Tous les éléments du cercle, sont formés de la même substance vitale ... 

Il n'y a, par le fait même, aucune différence entre les éléments.

Selon la tradition, les Autochtones estiment qu'ils doivent faire preuve de partage, de respect, d'humilité et d'honnêteté. Ces valeurs inhérentes au cercle ne peuvent être dissociées, car elles sont essentielles pour le maintien de l'équilibre et de l'harmonie. L'Autochtone n'est pas sur Terre pour dominer la création, mais pour témoigner de l'infinie sagesse de la source de création de l'univers et pour vivre en harmonie avec les êtres.

"Occupy Canada" le 9/10/2011
Le Xème cercle lancé suite au mouvement "Occupy Wall Street"
démarré le 17 septembre 2011 par plusieurs centaines de personnes 
sur la première place financière du monde.

Plus il existe de cercles et plus il est facile d'en former d'autres ; c'est ainsi que fonctionne le champ morphique. Chaque cercle est une régénération de la forme archétypale dont s'inspire le moindre cercle ayant jamais existé, et à son tour il s'ajoute au champ d'énergie archétypal du cercle, de sorte qu'il sera encore plus facile d'en créer un suivant.

Les champs morphiques et les archétypes se comportent comme s'ils possédaient une préexistence invisible, en dehors du temps et de l'espace. Ils nous sont instantanément accessibles lorsqu'on se met en phase avec leur forme, ils s'expriment.

Nous traversons une période de rééquilibrage de toutes les polarités, intérieures et extérieures à nous. Et comme un mouvement ne va pas sans emporter avec lui les formes que nous avons créées à l'extérieur pour vivre ensemble, la question des flux qui nous relient et de l'équilibre de ceux-ci sont fortement tiraillés. Ainsi la question de la monnaie, flux d'échange qui aurait pu générer l'abondance de tous, comme le font les monnaies complémentaires aujourd'hui, a enfermé les systèmes et les individus dans la rareté, l'exclusion ou la compétition et l'avidité ...

Je participais récemment à la présentation d'un ouvrage intitulé "Au coeur de la monnaie", de Bernard Lietaer, dont la traduction vient de paraître en France aux éditions Yves Michel. Celui-ci développe une analyse très intéressante de la dimension archétypale de la monnaie qui, selon lui, joue un rôle fondamental dans les fluctuations monétaires. 

Il aborde notamment les archétypes de la Grande Déesse, de la féminité, de l'argent Yin. En effet "c'est bien le monopole de cette monnaie "yang", et non pas une perversité humaine, qui nous pousse irrémédiablement au court-terme et à l'épuisement des ressources. Et ce sont bien les ombres de nos archétypes qui nous aveuglent et nous empêchent de remettre en question ce tabou moderne. En effet, l'histoire des civilisations montre que le modèle patriarcal, avec son lot de guerres et de conquêtes a peu à peu dominé le monde en entraînant une répression du féminin. Jusque là nous en sommes tous conscient à présent ! Pour cela, il avance l'espoir d'un avenir où notre conscience va rééquilibrer nos polarités masculines et féminines, avec un système monétaire en équilibre également, qui proposera des monnaies complémentaires locales et régionales, soit les monnaies yin.

Pourquoi l'argent, si tabou dans notre société, est-il devenu le maître et non le serviteur de la libre circulation de nos richesses ?

De quelle source nous serions-nous coupés pour aller dans cette voie ?


"Terra Mater"
"Déesse Mère et source originelle"

Pour finir cet article qui pourrait nous emmener voyager encore très loin tant il inspire de nombreuses voies d'exploration, j'aime à imaginer que de nombreux cercles vont se propager sur toute la planète. En effet, dans chaque cercle créé, notre dimension masculine et féminine, nos énergies terre, ciel et sacrées sont présentes, se côtoient et génèrent des champs morphiques ...

Jusqu'à ce qu'un beau jour, un nouveau cercle se forme et qu'il soit un "millionème cercle" - celui qui fera pencher la balance - celui qui nous propulsera dans l'ère post-patriarcale.

Sources d'inspiration :
Texte inspiré des écrits et vidéos de Bernard Lietaer.
Livre de Jean Shinoda Bolen : "La pratique des cercles de compassion"et le "millionème cercle"

Pour aller plus loin avec Benard Lietaer : "Est-ce que l'argent moderne est en cohérence avec nos besoins et valeurs d'aujourd'hui ?


Bon voyage vers ce retour à la Source auquel nous sommes tous conviés !






Partager cet Article:

Facebook Twitter Technorati digg Stumble Delicious Flux RSS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire